Maroc trek désert

Ouarzazate

Ouarzazate, située à la jonction entre le Haut Atlas au nord, la vallée du Dadès à l'est, la vallée du Draa au sud, et la région d'Agadir à l'ouest, la ville de Ouarzazate constitue un passage quasiment inévitable entre montagne et désert, ainsi qu'une étape de choix pour visiter ensuite la palmeraie de Skoura ou Aït BenHaddou. Cette ancienne garnison de la Légion Etrangère, datant de 1928, se situe à 1160 m d'altitude. Cette ville de province tranquille possède de larges rues, des jardins publics, et de nombreux hôtels.

La kasba de Taourirt, le seul monument historique de Ouarzazate, symbolise l'expansion des Glaoui au début du XXème siècle. Ils contrôlaient alors le Sud marocain et le passage du Haut Atlas. Ils collaborèrent avec la France lors de la pacification. Initialement construite au XVIIème siècle et modifié au XIXème siècle, la kasba a été restaurée à la fin du XXème siècle. La famille nombreuse du Glaoui y habitait. Derrière une haute façade de terre lisse décorée de décrochements et de dessins géométriques en creux, se cachent un labyrinthe d'escaliers menant à des salles de grandeur variée aux fenêtres basses. Des plafonds en bois peints colorés et des motifs en stuc décorent les plus grandes pièces. Le sol rouge contraste avec les murs blancs. La kasba, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, impressionne aussi bien par sa taille que par ses surprenants détails. Un ancien village berbère y est accolé.

En arrivant de Marrakech, 6 km avant Ouarzazate, s'étendent les studios de cinéma Atlas, entourés de hauts remparts en pisé, et gardés par d'énormes colosses de style égyptien. Ils occupent 30 ha de désert. Une partie de la population de Ouarzazate y travaille. Les visites sont possibles lorsqu'il n'y a pas de tournage. Plusieurs centaines de films ont été tournés dans cette région. De l'autre côté de la ville, vers la kasba de Taourirt, des productions italiennes sont tournées par les studios Andromeda.

Au nord-ouest de Ouarzazate, la majestueuse kasba de Tiffoultoute, ayant appartenu à un khalifat du Jlaoui, surplombe l'oued Draa. Depuis sa terrasse, une vue splendide sur la vallée s'offre au voyageur.

Au sud de Ouarzazate, de beaux ksour en pisé sont visibles dans l'oasis de Finnt. Plus loin vers le sud, le barrage d'El Mansour Eddahbi, fonctionnel depuis 1972, capte les eaux des oueds Dadès et Ouarzazate, qui forment ensuite l'oued Draa. Ce barrage permet de fournir une grande partie de la ville en électricité et d'alimenter l'irrigation des palmeraies du Draa.

Vallée du Draa

La vallée du Draa fut habitée dès la préhistoire, comme en attestent les gravures rupestres retrouvées près de Tinzouline. Très préservée, elle abrite de nombreux ksour et de nombreuses kasbas. La route qui s’étend sur 200 km entre Ouarzazate et Zagora en longeant le Draa traverse tout d’abord, de Ourzazate à Agdz, les plateaux désertiques du jbel Tifernine. Après Aït Saoun, les collines de roches noires sont remplacées par des canyons abrupts. La route s’élève alors vers le col Tizi N’Tinifift (1660 m). Au nord, on peut admirer les contreforts du Haut Atlas, et à l’est, le jbel Saghro.

A Agdz commence la palmeraie. Jusqu’à Zagora, la route serpente le long d’une série d’oasis, de 500 m à plusieurs kilomètres de large. Au bord de la route ou dans la palmeraie, des villages sont groupés autour d’anciennes kasbas. A quelques kilomètres d’Agdz, le majestueux ksar de Tamnougalt commandait l’accès des voies commerciales du Draa. A l’intérieur, on peut voir des surprenantes fresques délavées, peintes pour un tournage. Un peu plus loin, dans le village de Tamnougalt, les ruelles étroites abritent une ancienne kasba aux superbes plafonds peints, et un mellah (quartier juif) avec une synagogue.

En continuant la route vers le sud, on peut admirer sur la rive gauche l’élégante kasba de Timiderte, adossée au jbel Saghro, puis la kasba d’Igdaoun, avec ses tours en forme de pyramide tronquée. Un site de gravures rupestres se trouve au départ de Tin Zoulin. La vallée se resserre ensuite pour traverser le défilé de l’Azlag, bordé à droite d’une haute falaise lisse. On rejoint peu après la palmeraie, pour atteindre Zagora. La vallée est ponctuée de marabouts en pisé ocre, et de cimetières matérialisés par des pierres plates verticales, typiques du Sud marocain. La palmeraie s’étend à perte de vue entre Tissergate et Zagora, au pied des contreforts du jbel Rhart.

Zagora

Zagora a été créée par les autorités françaises sous le protectorat. Un panneau pittoresque indique « Tombouctou, 52 jours de chameau », rappelant l’époque des grandes caravanes trans-sahariennes. Au sud de la ville, le village d’Amazraou, entouré de jardins, d’oliviers, d’amandiers, et de citronniers, est un véritable havre de paix aux portes du désert. Dans l’ancien quartier juif (mellah), on trouve la mosquée à côté de l’ancienne synagogue. La tradition juive de fabrication de bijoux en argent y est perpétuée par les habitants actuels. On peut monter à pied en une heure au sommet du jbel Zagora, pour y admirer une superbe vue de la vallée. On peut voir des vestiges d’enceinte datant du XIème siècle du temps des Almoravides. De nombreuses excursions en 4X4, à pied, ou à dos de dromadaire, sont possibles sur un à plusieurs jours, vers le sud (M’Hamid et les dunes de Chegaga) ou vers l’ouest (Foum-Zguid).

Tamegroute

Non loin de Zagora, se trouve le ksar de Tamegroute, un grand centre d’études islamiques fondé au XVIIème siècle par Mohammed Bou Naceur, et qui rayonna dans tout le grand Sud. Il abrite une zaouïa (édifice religieux), une bibliothèque, et le tombeau du saint homme, où se regroupent des malades espérant être guéris. De précieux manuscrits sont regroupés dans la bibliothèque coranique : Coran du XIème siècle, livres calligraphiés à l’or et au safran, traités de littérature arabe, d’astronomie, d’algèbre, etc. A l’extérieur se trouve un atelier de poterie traditionnelle, à la couleur verte caractéristique. A quelques kilomètres au sud de Tamegroute, se dresse l’insolite cordon de dunes de Tinfou, isolé au milieu d’un désert de pierres. Depuis Tagounite, on peut rejoindre par la piste les très belles dunes de Nesrate, au pied du jbel Tadrart.

M’Hamid

En arrivant de Zagora, la route passe par le col Tizi Beni Selmane (747 m), d’où la vue est superbe, sur le jbel Bani et le désert de pierres volcaniques noires. Peu après, on peut accéder à la nécropole protohistorique de Foum Rjam, l’une des plus importantes du Maghreb.

Dernière oasis avant l’immensité saharienne, M’Hamid est un poste-frontière et un petit centre administratif. Au sud s’étend la Hammada du Draa. A partir de M’Hamid, l’oued s’enfonce sous les sables et ne réapparaît que pour se jeter dans l’Atlantique, 800 km plus loin. Les ruines d’un ksar témoignent de l’existence d’un grand centre caravanier. A 45 km de M’hamid les dunes de Chegaga s’étendent à perte de vue. Elles sont accessibles uniquement à pied, en 4X4, ou à dos de dromadaire.